Les guerres ne se font jamais
pour des motifs purement identitaires, les affrontements ethniques ou religieux
masquent toujours des enjeux beaucoup plus concrets. De la fin du Moyen-Age au
19ème siècle, la colonisation occidentale, couramment légitimée par
un ‘idéal civilisateur’, avait des enjeux économiques et géopolitiques beaucoup
plus importants que ses justifications civilisatrices ou morales. Même constat
pour les conflits de ‘purification ethnique’ au Rwanda et dans
l’ex-Yougoslavie, il y a 20 ans : ils mettaient certes en jeu des facteurs
culturels et même des discours racistes avoués, mais les objectifs concrets des
affrontements étaient bien la répartition territoriale et ses conséquences
économiques. De même, la campagne militaire des États-Unis en Irak, en 2003,
sous prétexte d’armes de destruction massive, dissimulait bien un affrontement
stratégique autour du pétrole. Guerres et enjeux économiques, guerres et
matières premières sont étroitement liés. On peut même dire qu’aujourd’hui notre
société est entrée dans une guerre
économique qui s’amplifie autour de l’exploitation (et de l’épuisement) des
ressources naturelles. Dans un monde qui a pris conscience de leur rareté,
leur contrôle a littéralement supplanté celui des territoires comme vecteur de
puissance. Voyons cela de plus près.