En 2008-2009, une vague de suicides chez
l'opérateur France-Télécom fait éclater au grand jour les drames qui se jouent
au sein du monde du travail. Fin de l’année dernière, la Belgique a été secouée
par une tentative
de suicide d’un travailleur de
l’usine Aisin
Europe, à Braine-l’Alleud. Fabian a ingurgité
une dose massive d’antidépresseurs et a été retrouvé dans le coma. Ses amis ont
alors dénoncé haut et fort le climat qui règne dans l’entrepôt et les méthodes
d’un autre âge appliquées par les managers
de la société : brimades, insultes et intimidations de toutes
sortes. Peur des représailles, peur de se rendre aux toilettes, de boire un
verre d’eau, de parler… Situation catastrophique extrême sans doute mais qui
met bien l’accent sur les malaises de
plus en plus nombreux au travail : surcharge, non-reconnaissance,
management par la terreur. Le travailleur semble bien seul devant les
exigences de rendement, le surcroît de travail, l’arbitraire d’une évaluation, les
relations
professionnelles dégradées, la menace d’une perte d’emploi, la flexibilité à tout crin. Ces malaises
au travail conduisent très souvent le travailleur au sentiment de ne plus
pouvoir réaliser un travail de bonne qualité et d’être dévalorisé. Il doit
alors faire face à un déséquilibre entre ses ressources et les contraintes de
sa situation de travail, et le stress
s’installe. Avec, à la clé, ses effets sur la santé mentale et physique :
dépression, épuisement, troubles cardiovasculaires ou musculo-squelettiques,
moindre résistance aux infections... Au point qu’en septembre dernier a été lancée, par Monica De Coninck, la
ministre concernée, une campagne de sensibilisation au phénomène du stress au
travail (www.sesentirbienautravail.be).