vendredi 1 février 2013

QUAND LE TRAVAIL VOUS TUE

En 2008-2009, une vague de suicides chez l'opérateur France-Télécom fait éclater au grand jour les drames qui se jouent au sein du monde du travail. Fin de l’année dernière, la Belgique a été secouée par une tentative de suicide d’un travailleur de l’usine Aisin Europe, à Braine-l’Alleud. Fabian a ingurgité une dose massive d’antidépresseurs et a été retrouvé dans le coma. Ses amis ont alors dénoncé haut et fort le climat qui règne dans l’entrepôt et les méthodes d’un autre âge appliquées par les managers de la société : brimades, insultes et intimidations de toutes sortes. Peur des représailles, peur de se rendre aux toilettes, de boire un verre d’eau, de parler… Situation catastrophique extrême sans doute mais qui met bien l’accent sur les malaises de plus en plus nombreux au travail : surcharge, non-reconnaissance, management par la terreur. Le travailleur semble bien seul devant les exigences de rendement, le surcroît de travail, l’arbitraire d’une évaluation, les relations professionnelles dégradées, la menace d’une perte d’emploi, la flexibilité à tout crin. Ces malaises au travail conduisent très souvent le travailleur au sentiment de ne plus pouvoir réaliser un travail de bonne qualité et d’être dévalorisé. Il doit alors faire face à un déséquilibre entre ses ressources et les contraintes de sa situation de travail, et le stress s’installe. Avec, à la clé, ses effets sur la santé mentale et physique : dépression, épuisement, troubles cardiovasculaires ou musculo-squelettiques, moindre résistance aux infections... Au point qu’en septembre dernier a été lancée, par Monica De Coninck, la ministre concernée, une campagne de sensibilisation au phénomène du stress au travail (www.sesentirbienautravail.be).